Étapes de construction de la toiture, de l’installation et l’isolation à l’aménagement

Le toit est un élément fondamental de votre logement. Sa fonction est en effet de protéger la maison et ses habitants des intempéries de manière durable. Les travaux de construction ou de rénovation d’un toit nécessitent une étude précise, et le savoir-faire d’un couvreur. Ootravaux vous rappelle les étapes de construction d’une toiture, qui assureront la réussite de votre projet.

L'essentiel

Quel que soit le type de toit envisagé, voici les différentes étapes essentielles à ne pas négliger :

• la sécurisation du terrain, du chantier et la pose d’échafaudage ;
• la pose de la charpente ;
• l’isolation et l’étanchéité à l’air ; 
• la pose de la couverture (revêtement du toit) et de l’évacuation des eaux de pluie
• les différents éléments d’aménagement des combles (fenêtres, ventilation).

Choisir son type de toit : toit plat ou toiture traditionnelle ?

Avant de commencer les travaux, il est essentiel de choisir le type de toit souhaité. Deux options sont largement favorisées aujourd'hui : le toit en pente et le toit plat.

Toit plat : les avantages et inconvénients

Un toit plat, aussi appelé toiture terrasse, se distingue par son inclinaison faible, généralement comprise entre 2 et 15 degrés. Contrairement à l'idée reçue, il n'est jamais parfaitement plat, car une légère pente est nécessaire pour l'évacuation des eaux pluviales.

Voici les principales caractéristiques d'un toit plat :

Zoom sur la structure :

• Support de toiture : assure la base de la toiture et peut être en béton, bois ou acier.
• Isolation : empêche les déperditions thermiques et garantit le confort intérieur. Différents types d'isolants peuvent être utilisés, tels que la laine de verre, la laine de roche, le polystyrène ou le PIR.
• Couverture d'étanchéité : protège la toiture de l'eau et assure son imperméabilité. Elle peut être réalisée en différents matériaux, comme le bitume, l'EPDM, le PVC ou le TPO.
• Évacuation des eaux pluviales : un système de gouttières et de descentes permet d'évacuer l'eau de pluie de la toiture.

Les avantages :

• Modernité et design : les toits plats offrent un aspect contemporain et s'adaptent à divers styles architecturaux.
• Espace exploitable : la surface plane du toit peut être aménagée en terrasse, jardin ou autre espace extérieur.
• Amélioration de l'isolation thermique : la configuration du toit plat permet une isolation thermique plus efficace, réduisant ainsi les consommations d'énergie.
• Énergie solaire : la surface plane du toit plat est idéale pour l'installation de panneaux photovoltaïques.

Les inconvénients :

• Coût d'installation : la construction d'un toit plat peut être plus onéreuse que celle d'un toit en pente, en raison de la complexité de la structure et de l'étanchéité.
• Entretien régulier : un toit plat nécessite un entretien régulier pour s'assurer de son étanchéité et de son bon état.
• Risque de fuite d'eau : l'étanchéité d'un toit plat est cruciale, car une fuite d'eau peut causer des dégâts importants à la structure et à l'intérieur du bâtiment.

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Toiture traditionnelle : les avantages et inconvénients

Une toiture traditionnelle, également appelée toiture en pente, se distingue par sa forme inclinée, généralement comprise entre 30 et 60 degrés. Cette inclinaison permet une meilleure évacuation des eaux pluviales et de la neige, et confère à la maison un cachet architectural certain.

Les principales caractéristiques d'une toiture traditionnelle :

Zoom sur la structure :

• Charpente : élément porteur de la toiture, généralement en bois massif. Elle est constituée d'une armature de fermes, pannes et chevrons, assemblés selon différentes techniques traditionnelles.
• Couverture : protège la charpente et l'intérieur du bâtiment des intempéries. Elle peut être réalisée en divers matériaux, comme la tuile, l'ardoise, la tôle ou le chaume.
• Écran de sous-toiture : membrane imperméable posée entre la charpente et la couverture, qui assure la protection de la charpente contre l'humidité.
• Gouttières et descentes : elles permettent de collecter et d'évacuer les eaux pluviales de la toiture.

Les avantages :

• Robustesse et longévité : la charpente traditionnelle en bois est connue pour sa solidité et sa durabilité, pouvant durer plusieurs siècles.
• Esthétique : la variété des matériaux de couverture (tuiles, zinc…) permet de créer des toitures aux styles variés, s'adaptant à tous les types d'habitations.
• Facilité d'entretien : les toitures traditionnelles sont généralement faciles d'entretien et ne nécessitent pas de nettoyage particulier.
• Bonne ventilation : l'espace d'air existant entre la charpente et la couverture favorise une bonne ventilation de la toiture et empêche l'accumulation d'humidité.

Inconvénients :

• Coût d'installation : la construction d'une toiture traditionnelle peut être plus onéreuse que celle d'un toit plat, en raison de la complexité de la charpente et de la pose de la couverture.
• Moins d'espace exploitable : l'inclinaison de la toiture limite l'espace aménageable en combles.
• Performance énergétique : les toitures traditionnelles présentent parfois une moins bonne performance énergétique que les toits plats, du fait de la présence de ponts thermiques au niveau de la charpente.

Bon à savoir : Le PLU réglemente le type de toit, les éléments de couverture (tuiles, ardoises, zinc), la possibilité d’installer une fenêtre de toit et la hauteur maximale des constructions. Renseignez-vous bien avant de commencer vos travaux. Un couvreur peut vous aider à faire le bon choix et vous accompagner dans vos démarches.

Installation de la charpente 

La charpente, ossature de la toiture, est essentielle pour maintenir la couverture en place, quelles que soient les conditions climatiques. 

Les types de charpentes incluent :

• Traditionnelle : 
  • Fabriquée en bois massif.
  • Offre une grande robustesse et durabilité.
  • Permet de laisser apparaître les poutres pour un aspect esthétique.
  • Idéale pour les combles aménageables en raison de son volume sous toiture.
  • Exige un savoir-faire artisanal pour la construction et la mise en place.
• Industrielle : 
  • Aussi connue sous le nom de charpente à fermettes.
  • Fabriquée en bois, généralement assemblée avec des connecteurs métalliques.
  • Économique et rapide à installer.
  • Offre moins de volume sous toiture.
  • Standardisée, donc moins flexible en termes de conception personnalisée.
• En lamellé-collé : 
  • Composée de fines couches de bois collées entre elles.
  • Très solide et capable de supporter de grandes portées sans soutien intermédiaire.
  • Résistante à l'humidité et au feu, ce qui en fait un bon choix pour les grands bâtiments et les espaces ouverts.
  • Offre une grande liberté de conception architecturale.
  • Plus coûteuse que les charpentes traditionnelles ou industrielles.
• Métallique : 
  • Fabriquée en acier ou en aluminium.
  • Extrêmement résistante et capable de supporter de lourdes charges.
  • Incombustible et résistante aux intempéries.
  • Léger par rapport à sa capacité de charge, facilitant le transport.
  • Utilisée dans les bâtiments industriels, commerciaux, et certains bâtiments résidentiels modernes.
  • Nécessite un traitement contre la corrosion.
• En béton : 
  • Fabriquée en béton armé.
  • Très robuste et durable, résistante au feu et aux intempéries.
  • Capable de supporter de lourdes charges et de grandes portées.
  • Peu d'entretien nécessaire une fois installée
  • Utilisée principalement dans les constructions de grande envergure, telles que les immeubles et les infrastructures publiques.
  • Lourde, ce qui peut nécessiter une fondation plus solide et des coûts de transport plus élevés.

La question de l’isolation et de l’étanchéité à l’air

L’isolation de la toiture peut être réalisée à différentes étapes de la construction : entre la charpente et la couverture (sarking), sous la charpente pour les combles aménagés, sur le plancher, ou entre la charpente et l’étanchéité pour les toits plats.

Plusieurs isolants sont disponibles, chacun avec leurs avantages et inconvénients. 

Pour préserver la chaleur et limiter les pertes d’énergie, des écrans spécifiques sont nécessaires : 

• L’écran de sous-toiture HPV (haute perméabilité à la vapeur d’eau), ou écran respirant, empêche le vent et l’humidité de pénétrer, et se place entre la couverture et l’isolant.
• Le pare-vapeur, une membrane qui empêche la vapeur d’eau de passer et de stagner, est situé entre le parement (lambris, placo) et l’isolant, évitant ainsi la condensation.

Le saviez-vous ? La réglementation thermique (RT 2012) rend obligatoire l'utilisation du pare-vapeur et de l’écran de sous-toiture pour optimiser les performances de l’isolant, que ce soit pour les combles perdus ou les rampants de toiture.

Pose de la couverture et des systèmes d’évacuation des eaux de pluie

Avant de commencer les travaux de toiture, il est important de bien comprendre les étapes de la pose de la couverture et de l'installation des systèmes d'évacuation des eaux de pluie. Ces deux aspects jouent un rôle essentiel dans la durabilité et l'efficacité de votre toit.

Pose de la couverture

Comme pour la charpente, renseignez-vous auprès de votre commune pour savoir quels matériaux de revêtement de toiture (tuiles, ardoises, zinc, etc.) sont autorisés. Assurez-vous également que le matériau choisi est adapté à la pente du toit pour éviter une dégradation prématurée. Consultez votre couvreur pour bien comprendre les options disponibles et faire un choix éclairé.

Pentes minimales selon le toit :

• Toit plat : Doit respecter une pente minimale de 1 % (1 cm par mètre).
• Toit en zinc ou bac acier : Nécessite entre 5 et 15 %.
• Toit en tuiles ou ardoises : Exige une pente entre 35 et 70 %.

Ces valeurs dépendent du matériau utilisé, de la zone climatique et de l’exposition aux vents. La pente du toit, mesurée en degrés ou en pourcentage (hauteur sur longueur multipliée par 100), est cruciale. Par exemple, une pente de 30 % correspond à une élévation de 30 cm par mètre horizontal, soit environ 16,7°. Pour faire face aux tempêtes, des règles de fixation des matériaux sont en place. Par exemple, une maison proche de la mer pourra avoir toutes ses tuiles fixées avec des crochets spéciaux, tandis qu’une maison en zone abritée n’aura qu’une tuile sur cinq fixée.

Bon à savoir : Des règles professionnelles (DTU - Document Technique Unifié) précisent les pentes minimales et les règles de calcul pour la mise en œuvre des différents éléments..

Durée de vie d'une toiture

La durée de vie d'une toiture dépend des matériaux utilisés et de l'entretien régulier. En général, voici les durées de vie moyennes pour les principales sortes de toitures :

• Toiture en tuiles : environ 50 ans.
• Toiture en ardoises : jusqu'à 100 ans.
• Toiture en métal (bac acier, zinc, cuivre) : 40 à 100 ans selon le matériau.
• Toiture en chaume : environ 50 à 60 ans.
• Toiture végétalisée : variable selon l'entretien, entre 30 et 50 ans.
• Toiture en bois (bardeaux) : jusqu'à 120 ans pour certaines essences.

L'entretien régulier est essentiel pour prolonger la durée de vie de votre toiture. Nettoyage des gouttières, vérification des fixations, et traitements spécifiques pour certains matériaux comme le bois ou le chaume, sont des pratiques courantes pour maintenir votre toit en bon état.

Installation des systèmes d'évacuation des eaux de pluie

Les gouttières et chéneaux doivent permettre une évacuation rapide des eaux de pluie et être dimensionnés en fonction de la surface du toit. Utilisez des gouttières de plus grande capacité pour les grands toits ou dans les régions aux orages fréquents, comme le sud de la France. Un entretien régulier des gouttières et chéneaux est nécessaire pour enlever les feuilles et débris.

Vous pouvez aussi collecter l'eau avec un récupérateur, enterré ou non, raccordé au tuyau de descente pour un usage personnel (arrosage, lavage). Cela permet d’éviter les inondations et les remontées d’humidité au pied de la maison.

Préparer l’aménagement éventuel des combles

Aménager ses combles en pièce à vivre permet d’agrandir la maison en optimisant l’espace sous le toit. Voici les étapes essentielles à suivre :

• Penser aux démarches administratives : Déclaration préalable de travaux ou permis de construire selon la surface aménagée. Un permis peut être nécessaire si la surface de plancher dépasse 20 m² (ou 40 m² dans certains cas). Les travaux sans modification extérieure ni création de surface de sol (comme ajouter un escalier) ne nécessitent aucune formalité.
• Prévoir une isolation thermique performante : Cela  aide à réduire les factures de chauffage et assure le confort de la nouvelle pièce toute l’année.
• Faire entrer la lumière : Prévoir suffisamment d'ouvertures (fenêtres de toit) pour assurer la luminosité de la pièce. La mise en place d’ouvertures peut nécessiter des autorisations (permis de construire, respect des distances avec les constructions voisines)
• Optimiser l’espace sous pente : Vérifiez que les combles ont une surface et un volume minimum, avec une hauteur sous plafond d’au moins 1,80 m pour être habitables. Facilitez l’accès à cette nouvelle pièce avec un escalier adapté.
• Vérifier la capacité du plancher : Si des aménagements comme une salle de bain ou une cuisine sont prévus, assurez-vous que le plancher peut supporter la charge supplémentaire et que les raccordements et évacuations sont bien placés, souvent au-dessus de ceux du rez-de-chaussée.

Bon à savoir : Des règles professionnelles (DTU - Document Technique Unifié) précisent les exigences minimales et les règles de calcul pour la mise en œuvre des matériaux.

L’importance d’être bien accompagné pour une construction de toiture

De la conception à la construction ou à l’aménagement des combles, en passant par les démarches administratives, il est essentiel d’être accompagné par des architectes, charpentiers et couvreurs professionnels qui vous guideront à chaque étape et pourront vous proposer divers services : 

• études techniques ;
• travaux à la carte ;
• démarches administratives ;
• aides et dispositifs de financement à déduire éventuellement des prix annoncés ;
• optimisation de l’architecture ;
• optimisation de l’aménagement de combles.

En amont de votre projet, n’hésitez pas à solliciter plusieurs professionnels (maître d’œuvre, couvreur…) et à bien comparer les prix en fonction des devis qu’ils vous fourniront.

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