L’isolation des murs par l’extérieur améliore le confort thermique de votre logement et vous fait réaliser des économies d’énergie. Vous obtenez ainsi une consommation moindre de chauffage. Il est également essentiel d’éviter les ponts thermiques (zones de rupture d’isolation). Pour cela, l’isolation des murs par l’extérieur constitue une solution intéressante. En quoi cette technique est-elle différente de l’isolation par l’intérieur ? Quels sont les aides, les atouts et les faiblesses ? Ootravaux fait le point !
L'essentiel
- Une isolation thermique par l’intérieur améliore fortement les performances thermiques de votre maison.
- Il existe 2 techniques principales d’isolation par l’extérieur : sous enduit ou sous bardage rapporté.
- Isoler sa maison par l’extérieur coûte entre 70 et 130 €/m² (1), hors installation.
- Certaines aides et primes vous permettent de réduire le budget pour ces travaux.
Dans quels cas opter pour l’isolation des murs par l’extérieur ?
Comme sa dénomination l’indique, l’ITE ou Isolation thermique par l’extérieur consiste à réaliser des travaux sur les façades de votre maison pour améliorer sa performance énergétique. Ainsi, un matériau isolant est fixé directement sur les murs extérieurs de votre bâtiment. L’entreprise mandatée applique une nouvelle couche d’enduit. Il peut ainsi reproduire le même type de revêtement qu’à l’origine ou ajouter un bardage (en bois, en PVC ou résine). L’ensemble des parois (mur, plafond, plancher) qui séparent l’intérieur de l’extérieur de votre maison s’appelle « l’enveloppe thermique ». À noter que cette méthode est aussi valable pour l’isolation de votre toiture. Cette méthode se nomme le « sarking ».
Quelle est la meilleure occasion pour effectuer une isolation des murs par l’extérieur ?
Réaliser l’isolation des murs extérieurs est préconisé lors d’un ravalement de façade ou encore la rénovation des pignons. Cela permet d’optimiser l’organisation de votre chantier et surtout de bénéficier d’économies sur le temps de pose et les frais encourus.
Il est même possible d’entreprendre l’isolation de vos murs extérieurs avant la pose d’un bardage en bois, par exemple. Ainsi, vous pouvez rajouter votre isolant entre les montants en bois qui servent de support à votre bardage. L’idéal pour bien isoler est de croiser les couches d’isolants pour réduire au maximum les ponts thermiques de votre maison. C’est ainsi que vous bénéficierez de la meilleure performance possible et que vous économiserez le plus d’énergie !
Quelles précautions faut-il prendre avant de faire une isolation des murs par l’extérieur ?
Dans tous les cas, consultez le plan local d’urbanisme (PLU) avant la mise en œuvre du chantier. Cela permet d’identifier les autorisations et les restrictions éventuelles en matière de travaux d’isolation.
Prenez aussi en considération d’éventuelles contraintes architecturales de votre maison, comme un balcon en encorbellement, un mur mitoyen, un style ancien de façade, de fenêtres ou de baies vitrées. En effet, pensez à bien vous renseigner auprès de votre commune, votre maison peut être située sur un site classé. Dans ce cas, vous serez obligé d’obtenir l’accord des Architectes bâtiments de France (ABF) pour réaliser vos travaux d’isolation des murs.
Si les difficultés rencontrées ou le budget de travaux sont trop importants, il peut être intéressant de vous orienter plutôt vers une isolation thermique par l’intérieur. D’ailleurs, peut-être êtes-vous éligible à un dispositif d’aides financières, comme celui de MaPrimeRénov’ !
Les avantages et les inconvénients de l’isolation des murs par l’extérieur
Qu’il s’agisse des murs extérieurs ou intérieurs de votre logement, les professionnels du bâtiment et de la rénovation peuvent mettre en œuvre différentes méthodes. D’une part, un projet d’isolation des murs par l’extérieur (ITE) permet de réduire les déperditions de chaleur de votre maison, de diminuer votre facture d’énergie et de bénéficier d’aides financières. D’autre part, les contraintes architecturales et administratives peuvent être nombreuses !
Les avantages d’une isolation thermique ITE
Au même titre que l’ITI (isolation thermique par l’intérieur), l’isolation des murs par l’extérieur améliore les performances thermiques de votre maison. Vos consommations de chauffage auront ainsi tendance à baisser, la qualité d’isolation thermique maintient la chaleur et la température intérieure de vos pièces chauffées.
L’inertie thermique, soit la résistance à un changement de température, pour bénéficier d’une chaleur plus homogène, s’en trouve optimisée. Dans le cadre d’un diagnostic de performance énergétique (DPE), il n’est pas rare de gagner jusqu’à 3 classes énergie (2). Il existe d’autres atouts notables qui peuvent vous convaincre :
- L’ITE répond aux critères de performance de la RT 2012 (Réglementation thermique 2012) en matière de prérequis et de bénéfices après intervention : suppression des ponts thermiques, confort, qualité des isolants ;
- Les travaux d’isolation des murs n’impactent pas votre confort de vie au sein du logement. Ils n’altèrent pas la surface habitable ;
- L’isolation thermique n’engendre pas de réduction d’espace à l’intérieur du bâtiment après la fin des travaux (pas d’épaisseur d’isolant rajoutée à l’intérieur de votre maison) ;
- L’isolation extérieure (tout comme l’ITI) peut être éligible à une prime ou à des aides financières : éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), MaPrimeRénov’, TVA 5,5 %, etc.
Les inconvénients d’une isolation des murs par l’extérieur
En parallèle de ses performances et atouts, il est néanmoins nécessaire d’évoquer certains inconvénients lorsqu’on effectue une isolation thermique des murs depuis l’extérieur :
- Les travaux peuvent impliquer des aménagements supplémentaires au niveau de la toiture afin de préserver son débordement et assurer le bon écoulement de l’eau ;
- L’apport en luminosité naturelle s’amoindrit en fonction de l’épaisseur des murs et des encadrements de fenêtres ;
- Les volets battants et leur fixation demandent un ajustement ou une modification en conséquence, ce qui peut avoir un impact sur le devis initial, et donc sur le budget de votre rénovation ;
L’isolation des murs à l’intérieur est moins onéreuse (40 à 100 €/m² [1]), qu’une ITE, qui coûte elle, entre 100 à 200 €/m² (1), installation incluse. Ce constat est identique pour un projet d’isolation des combles sous la toiture.
Technique n° 1 : l’ITE sous enduit
Définition, avantages, inconvénients
Cette technique d’ITE consiste à recouvrir un isolant avec un mortier de base puis un enduit de finition. Elle améliore significativement le confort thermique de l’habitat et réduit vos dépenses de chauffage. Facile d’installation, l’ITE sous enduit (et plus précisément 2 méthodes) s’adapte aux maisons anciennes.
En revanche, la superposition de l’isolant et de l’enduit à l'extérieur crée une épaisseur supplémentaire sur votre mur, ce qui réduit la luminosité intérieure.
Quels isolants pour une isolation sous enduit ?
Plusieurs isolants sont utilisés pour cette technique d’isolation :
Isolant |
Conductivité thermique |
Atouts |
---|---|---|
Laine de verre |
46 |
Bon rapport qualité-prix |
Panneau de fibre bois |
38 |
Isolant écologique |
Polystyrène expansé (PSE) blanc |
38 |
Solution la moins chère |
Laine de roche |
36 |
Bonne isolation et protège bien contre le feu. |
Polystyrène expansé graphité gris |
31 ou 32 |
Isolant très performant et léger |
Mousse résolique |
22 |
Isolant le plus performant du marché. |
Les techniques de pose
La pose de l’isolant sous enduit peut se faire par 3 procédés différents :
- la pose collée ;
- la pose calée-chevillée ;
- la pose par fixation mécanique.
La pose collée
L’isolant est directement collé sur le support par plots, en plein ou par bandes avant d’être recouvert d’enduit. Cependant, cette méthode présente 2 inconvénients :
- elle est déconseillée en rénovation car les murs présentent trop d’irrégularités ;
- la laine de roche et la mousse résolique ne peuvent pas être utilisées avec la pose collée.
La pose calée-chevillée
Cette méthode s’adapte aux murs irréguliers et peut accueillir tous les types d’isolant.
Son installation se fait en 3 temps.
- Encollage de l’isolant (en forme de panneau).
- Séchage du mortier de calage.
- Fixation de l’isolant avec des chevilles à frapper ou à visser.
La pose par fixation mécanique
Comme son nom l’indique, cette méthode implique de fixer des rails en PVC pré-percés directement sur le support. Aucun calage n’est nécessaire, ce qui rend cette méthode très pratique pour les supports les plus irréguliers. En revanche, un seul isolant est compatible : le polystyrène expansé blanc.
Bon à savoir : il est déconseillé d’isoler sa maison avec du polystyrène si vous rencontrez des problèmes d’humidité sur vos murs.
Technique n° 2 : l’ITE sous bardage rapporté
Définition, avantages, inconvénients
Idéale en construction comme en rénovation, cette technique implique d’installer une ossature bois ou métallique sur laquelle seront posés les panneaux d’isolant, avant d’y fixer un bardage.
Cette méthode présente de nombreux atouts :
- elle habille la façade extérieure de votre maison avec le matériau et le format de votre choix ;
- elle améliore le confort thermique de l’habitation ;
- elle s’adapte parfaitement sur des murs irréguliers ;
- elle constitue une protection supplémentaire pour l’isolant ;
- elle évacue l’humidité grâce à une lame d’air ventilée.
Quels isolants pour l’isolation sous bardage rapporté ?
Tous les matériaux isolants compatibles avec la méthode sous enduit peuvent être utilisés ici. Le choix de l’isolant va donc dépendre avant tout de votre budget.
La pose d’une isolation sous bardage
Un projet de pose sous bardage se déroule en 4 étapes :
- Implantation des équerres d’ossature.
- Pose de l’isolant en panneaux ou en rouleau.
- Pose de l’ossature.
- Pose du bardage et finitions.
Le traitement des points singuliers en ITE
L’ITE ne protège pas uniquement les murs de votre maison (responsables de 20 à 25 % des déperditions énergétiques) mais aussi les autres points sensibles de votre logement : les soubassements, les seuils de portes, les balcons, toutes les jonctions dans votre maison, l’encadrement de vos portes, fenêtres et baies, etc.
En adoptant une technique sous enduit ou sous bardage, vous limitez non seulement les ponts thermiques, mais traitez aussi ces points singuliers.
Quel budget prévoir pour une isolation des murs par l’extérieur ?
Qu'est-ce qui fait varier le prix de l'ITE ?
Lors d’une demande de devis, le prix d’isolation des murs est calculé selon plusieurs facteurs :
- Le temps de main-d’œuvre : le coût est facturé au temps passé et selon les mètres carrés de façades à isoler ;
- La technique de mise en œuvre ;
- La sélection des matériaux et des isolants : laine de bois, polystyrène… ;
- Le niveau de finitions des murs après isolation thermique : enduit, bardage en bois ou composite, etc. ;
- La difficulté de réalisation des travaux : surface à couvrir, contraintes de chantier (fenêtres, façade à décrépir, mur ancien, évacuation d’eau de pluie), etc.
En moyenne, le prix d’une isolation de type ITE est compris entre 70 et 130 €/m² hors coût d'installation (1). Il existe néanmoins des aides financières et des solutions de financement, comme une prime énergie ou un prêt à taux zéro.
Quelles aides financières pour une ITE ?
Comme pour d’autres travaux d’isolation (toit, sol, etc.) sur votre logement, les murs en isolation par l’extérieur sont éligibles à différentes subventions et aides financières. Elles sont toutefois soumises à certaines conditions d’éligibilité, ainsi que pour la plupart, à des plafonds de ressources.
Vous devez également confier vos travaux à un professionnel RGE (Reconnu garant de l’environnement). Par ailleurs, votre maison doit avoir au moins 2 ans d’ancienneté (ou 15 ans pour pouvoir bénéficier de MaPrimeRénov').
Pour votre projet d’ITE, vous pouvez bénéficier :
- D’une prime de 15 à 75 € par m² avec MaPrimeRénov’, accessible à tous, mais dont le montant varie selon vos ressources. Votre habitation doit être construite depuis plus de 15 ans (ou 2 ans si vous ne remplacez que votre chaudière à fioul) ;
- De subventions de 35 à 50 % sur le coût total de vos devis (plafonné à 30 000 € HT), avec MaPrimeRénov’ Sérénité. L’aide est soumise à des conditions de ressources. Elle est de 10 500 € maximum pour les propriétaires modestes et de 15 000 € maximum pour les propriétaires modestes. Par ailleurs, votre maison doit avoir au moins 15 ans d’ancienneté, vous devez réaliser un gain énergétique d’au moins 35 % et atteindre la classe énergétique E ou inférieure après travaux ;
- « Certificats d’économies d’énergie (CEE) » ou « Primes énergie », dont la valeur est variable selon votre choix de fournisseur d’énergie, accessible à tous ;
- D’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), vous avez la possibilité d’emprunter 15 000 € à taux nul pour l’isolation des murs et jusqu’à 50 000 € dans le cadre d’une rénovation globale ;
- De la TVA réduite à 5,5 %, valable sur le matériel et sur la pose ;
- D’aides des collectivités locales, mutuelles, associations (« Les anciens combattants », par exemple).
(1) Prix moyens observés sur les sites de travaux et construction
(2) https://www.isover.fr/guides/isolation-thermique-par-lexterieur-ite/les-atouts-de-lite