Alors que la sécheresse s'intensifie chaque été et que les feux de forêt progressent jusque dans les zones habitées, plusieurs gestes de prévention permettent de limiter les risques, notamment pour les habitations situées à proximité de massifs boisés. En 2025, plus de 18 000 hectares ont déjà brûlé en France métropolitaine à la mi-année, dépassant la moyenne annuelle des années précédentes.
Adapter son extérieur pour ralentir la propagation du feu
Entretenir le jardin
L’entretien du jardin reste une mesure de base. Débroussailler autour de la maison est obligatoire dans les zones à risque : cela concerne une distance minimale de 50 mètres autour des habitations. Dans les zones les plus exposées, cela peut aller jusqu’à 200 mètres. Le débroussaillage consiste à :
-
retirer les herbes sèches et les résidus végétaux,
-
ne pas brûler les déchets verts, surtout entre avril et septembre.
Choix avancé de la végétation
Le choix des plantations a aussi son importance. Certaines espèces sont particulièrement inflammables, comme les cyprès, mimosas, bambous, lauriers ou pins. Il est donc préférable de miser sur des végétaux peu combustibles comme :
-
les plantes grasses (type cactus ou gastéria),
-
la vigne,
-
les haies bien taillées, qui peuvent jouer un rôle de pare-feu.
Enfin, il vaut mieux éviter le gazon synthétique, qui est à la fois très combustible et difficile à maîtriser en cas d’incendie. Un gazon naturel tondu à moins de 5 centimètres reste préférable.
Optimiser la gestion de l'eau
L'installation d'un système d'arrosage automatique avec programmation peut maintenir l'humidité du sol et de la végétation pendant les périodes critiques. Les bassins de rétention ou mares artificielles créent des zones humides qui ralentissent la propagation du feu tout en servant de réserve d'eau pour les pompiers.
Sécuriser les matériaux autour et sur la maison
Côté bâti, les matériaux choisis font une réelle différence. Les portes, fenêtres et volets doivent résister à la chaleur. Un équipement homologué EI30 permet de résister 30 minutes à la chaleur d’un feu, ce qui peut suffire à attendre l’intervention des secours.
Il est également recommandé de :
-
choisir un toit en tuiles plutôt qu'en fibrociment ou métal,
-
éviter les bardages en bois non traités,
-
nettoyer régulièrement les gouttières pour éliminer les feuilles et aiguilles,
-
proscrire les gouttières en plastique, trop vulnérables à la chaleur.
Les dépendances doivent aussi faire l’objet d’une attention particulière : abris de jardin, barbecues, véhicules ou citernes de gaz doivent être éloignés de la maison ou correctement sécurisés.
Anticiper une évacuation ou l’intervention des secours
En cas de feu, l’accessibilité au logement est un point stratégique. La voie d’accès doit mesurer au moins 4 mètres de large, dégagée de chaque côté sur 10 mètres, et ne pas être surplombée par des arbres.
Mieux vaut aussi :
-
prévoir une voie de contournement pour les véhicules de secours,
-
installer un portail à ouverture manuelle, utile en cas de coupure de courant,
-
garder à portée un tuyau relié à une réserve d’eau ou une piscine, avec pompe thermique.
Réagir vite et sans se mettre en danger
Si un départ de feu est repéré, l’idéal est de prévenir les pompiers immédiatement (18). En attendant leur intervention :
-
arroser les abords de la maison,
-
fermer les volets, fenêtres, aérations,
-
placer des linges humides en bas des portes.
Si vous êtes en voiture, rester à l’intérieur, fenêtres fermées et phares allumés, peut constituer un abri provisoire. À pied, il faut s’éloigner dos au vent et se protéger derrière un mur ou un rocher.