Depuis le début de l’été, plus de 100 décès par noyade ont été recensés en France. Une hausse préoccupante qui s’explique en partie par la vague de chaleur de juin et un afflux massif vers les sites de baignade. En parallèle, de nombreux vacanciers séjournent dans des locations avec piscine, où les risques sont parfois sous-estimés. Les chiffres interpellent et appellent à une attention accrue, en particulier autour des piscines privées en hébergement touristique.
Les noyades en forte hausse depuis début juin
Entre le 1er juin et le 2 juillet 2025, 429 noyades ont été signalées par Santé publique France, dont 109 mortelles. Ce bilan marque une augmentation de 95 % des accidents par rapport à la même période en 2024, et 58 % de décès supplémentaires. L’agence sanitaire souligne une surreprésentation des enfants, notamment chez les 0-5 ans (+ 155 %) et les 6-12 ans (+ 153 %).
La plupart des noyades mortelles d’enfants se sont produites en rivière (15 cas contre 3 l’année précédente), tandis que chez les adultes, les décès sont davantage survenus en mer. Ce pic intervient dans un contexte de fortes chaleurs, où la recherche de fraîcheur pousse les familles vers les plans d’eau ou les piscines, sans toujours les précautions nécessaires.
Que dit la réglementation pour les piscines en location ?
Depuis le 1er janvier 2006, toute piscine extérieure dans une location saisonnière doit être équipée d’un dispositif de sécurité conforme à la norme AFNOR. Quatre solutions sont autorisées :
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Barrière de sécurité (NF P90-306) : elle doit faire au moins 1,10 mètre de hauteur et résister à 50 kg.
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Alarme (NF P90-307) : elle doit détecter la chute d’un enfant de moins de 5 ans et être active en continu.
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Couverture de sécurité (NF P90-308) : fixée solidement au sol, elle doit supporter le poids d’un adulte.
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Abri de piscine (NF P90-309) : il empêche l’accès au bassin grâce à un système de verrouillage.
Ces dispositifs sont obligatoires pour toutes les piscines enterrées ou semi-enterrées, qu’elles soient récentes ou anciennes. Les piscines hors-sol démontables ou gonflables n’entrent pas dans le champ de cette obligation.
Des responsabilités claires pour les propriétaires
Le respect de ces normes n’est pas une option. En cas d’accident, la responsabilité civile et pénale du propriétaire peut être engagée, même si un contrat ou une décharge a été signée par le locataire. Une simple omission ou un équipement non conforme peut exposer le bailleur à une amende allant jusqu’à 45 000 €.
Certaines bonnes pratiques permettent aussi de renforcer la sécurité :
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Activer les dispositifs de sécurité à chaque baignade non surveillée ;
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Ne jamais laisser un enfant seul à proximité du bassin ;
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Sensibiliser les locataires aux risques, notamment avec des consignes visibles sur place ;
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Contrôler régulièrement le bon fonctionnement des équipements installés.
Ce que les vacanciers peuvent vérifier avant de réserver
Pour les vacanciers, il est possible de demander au loueur si la piscine respecte les normes en vigueur, notamment lors de la réservation. Certains sites de location mentionnent déjà ces dispositifs dans leurs fiches. En cas de doute, mieux vaut privilégier les hébergements affichant clairement les équipements de sécurité présents.
À noter que les piscines surveillées par un maître-nageur (comme celles des campings ou hôtels) ne sont pas concernées par cette obligation réglementaire, car elles relèvent d’un autre cadre.
Les bons réflexes à adopter autour d’une piscine
Dans un contexte où les noyades progressent fortement, quelques gestes simples peuvent réduire les risques de façon très nette. Ces précautions ne remplacent pas les dispositifs de sécurité obligatoires, mais elles complètent efficacement leur action, que l’on soit en vacances ou chez soi.
Surveiller activement les enfants
La recommandation reste constante : ne jamais laisser un enfant seul près d’une piscine, même pour quelques secondes. Il est préférable de :
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rester à portée de bras pendant toute la baignade ;
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entrer dans l’eau avec eux, surtout pour les moins de 6 ans ;
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éviter toute distraction (téléphone, lecture, cuisine) quand un enfant est dans ou autour du bassin.
Un enfant peut glisser ou s’enfoncer en silence, sans cri ni agitation, en quelques secondes. D’où l’importance d’une surveillance dite « active », c’est-à-dire exclusive et continue.
Adapter la baignade à son état de forme
Les noyades ne concernent pas uniquement les jeunes enfants. Fatigue, digestion, chaleur ou prise d’alcool augmentent les risques même pour les adultes. Avant de se baigner, l’idéal est de :
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Se poser quelques instants à l’ombre pour évaluer sa forme ;
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Entrer progressivement dans l’eau, surtout si elle est froide ou en cas de forte chaleur ambiante ;
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Renoncer ou retarder la baignade en cas de malaise ou d’inconfort.
Nager seul reste également un facteur de risque. Si c’est le cas, prévenir quelqu’un à proximité ou dans le logement permet d’ajouter une marge de sécurité.
Mettre en place un cadre clair pour les enfants
En location comme à la maison, il est possible de fixer quelques règles simples dès l’arrivée, comme :
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Ne pas courir autour de la piscine ;
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Ne pas se pousser ni jouer brutalement dans l’eau ;
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Ne pas entrer dans le bassin sans adulte présent.
Ces règles peuvent être affichées près du bassin ou rappelées de façon informelle, mais leur répétition joue un rôle clé. Créer une routine sécurisante aide les enfants à intégrer naturellement ces limites.
Sécuriser les abords, même temporairement
Pendant les périodes où la piscine n’est pas utilisée, mieux vaut éviter que l’accès reste libre. Il est possible de :
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Fermer systématiquement les barrières, bâches ou abris ;
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Retirer les jouets de l’eau, qui peuvent attirer les enfants à s’en approcher ;
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Vérifier le bon fonctionnement des alarmes (signal sonore et autonomie des piles).
Dans un logement saisonnier, penser à désigner un adulte « référent piscine » peut aussi éviter les confusions sur qui surveille.
Ces gestes du quotidien, simples à mettre en œuvre, complètent utilement les équipements obligatoires. Ils permettent aussi aux enfants d’apprendre les bons réflexes dès le plus jeune âge, dans un cadre familier. C’est un équilibre entre vigilance, confort et tranquillité d’esprit, particulièrement recherché pendant les vacances.
