Traitement de la charpente

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Odeur de moisi, boiseries déformées ou plancher qui s'affaisse ? La mérule pleureuse pourrait être la coupable ! Ce champignon lignivore dévore silencieusement la structure de votre habitation, se propageant à 13 cm par semaine. Découvrez comment identifier cette menace, les traitements curatifs au fongicide adaptés et les mesures préventives pour protéger votre maison de ce redoutable envahisseur. Ne laissez pas la mérule compromettre la solidité de votre logement – agissez rapidement !

Qu'est-ce que la mérule ?

De son nom latin serpula lacrymans, la mérule n’est pas un insecte mais un champignon lignivore. Autrement dit : il se nourrit de bois. Appartenant à la famille des basidiomycètes, il en existe 7 sortes différentes. La plus courante, la mérule pleureuse, se reconnaît à :

  • son aspect de filaments en toile d’araignée (mycélium) ;
  • sa mousse blanche cotonneuse ;
  • ses champignons bruns (quand le développement est avancé). 

Comment se développe la mérule ?

Quelles conditions favorisent le développement de la mérule ?

La mérule ne se développe pas dans n'importe quelles conditions. Pour prospérer, elle a besoin d'un environnement spécifique qui combine plusieurs facteurs.

L'humidité, facteur clé

La mérule a besoin d'un taux d'humidité élevé dans le bois, généralement entre 22% et 35%. En dessous de 20% d'humidité, son développement est inhibé. Cette humidité peut provenir de diverses sources :

  • Fuites d'eau (canalisations, toiture, gouttières)
  • Remontées capillaires depuis le sol
  • Défauts d'étanchéité des murs extérieurs
  • Condensation excessive due à une mauvaise ventilation
  • Dégâts des eaux accidentels mal traités

La température idéale

La mérule se développe de façon optimale dans une plage de température comprise entre 20°C et 26°C. Toutefois, elle peut survivre dans des températures allant de 3°C à 35°C. Au-delà de 40°C, elle commence à dépérir, ce qui explique pourquoi les traitements thermiques peuvent être efficaces.

L'obscurité et le manque de ventilation

Le champignon préfère les espaces sombres, confinés et mal ventilés. Il se développe particulièrement bien dans les caves et sous-sols, les vides sanitaires, les combles non aménagés, l'arrière des plinthes et boiseries, ainsi que dans les espaces entre cloisons. Ces zones, souvent négligées et peu accessibles, constituent des environnements idéaux pour le développement discret de la mérule, ce qui explique pourquoi l'infestation est souvent détectée tardivement, lorsque les dégâts sont déjà importants.

Le pH du support

La mérule se développe préférentiellement dans un environnement légèrement acide à neutre (pH entre 4 et 7). Les matériaux de construction comme le plâtre, qui ont un pH basique, peuvent ralentir son développement mais ne l'empêchent pas complètement, notamment si l'humidité est présente.

Les 4 étapes du développement de la mérule

À raison de 13 cm par semaine, la mérule se propage rapidement dans un cycle en 4 étapes :

  1. la dissémination. Via des spores microscopiques disséminées par le vent, la mérule s’installe sur les bois et les menuiseries de votre maison. Tous les bois sont potentiellement concernés, hormis quelques rares essences tropicales ;
  2. la germination. Confortablement installées et nourries, les spores germent et forment des filaments (le mycélium). Ce réseau transporte l’eau et les substances nutritives nécessaires au développement du champignon ;
  3. la propagation. Le mycélium colonise le bois en profondeur et développe des syrrotes (ou des rhizomorphes). Ces filaments peuvent atteindre plusieurs mètres de long. À ce stade, la mérule devient reconnaissable à l’œil nu ;
  4. la fructification. Quand les syrrotes arrivent à maturité (2 à 3 mois plus tard), ils produisent de grandes quantités de spores, accélérant ainsi la propagation du champignon.

Ce champignon a une croissance extrêmement rapide (jusqu’à 380 000 spores/m3 dans une seule pièce !) et se développe principalement dans les bois cachés. De la charpente, elle peut atteindre les poutres, les plafonds puis la cave d'un bâtiment. Même les meubles en sont victimes ! En humidifiant le sol, elle peut aussi provoquer des remontées capillaires au niveau des murs et atteindre des zones « saines » comme les maçonneries.

La mérule : un danger pour la santé ?

La mérule ne présente aucun risque sanitaire direct pour les occupants. Elle n’est ni pathogène, ni toxique, ni infectieuse. Seules la pourriture et les moisissures qu’elle engendre peuvent développer des problèmes respiratoires.

En revanche, pour votre logement, c’est un risque majeur. Sans traitement curatif rapide avec le bon produit, la mérule peut tout simplement mettre en péril votre habitation. Ce champignon provoque une pourriture cubique, créant des fissures et morcelant le bois en cubes. La cellulose dans le bois est détruite. Sans traitement fongicide, c’est toute la structure du bâtiment qui est menacée. 

À cause du développement des mérules sur toutes sortes de matériaux et de l’humidité qu’elle conduit – y compris sur les câbles – un problème d’électricité est aussi possible dans le logement. 

L’apparition de la mérule révèle un mal plus profond : la vétusté de votre logement. Une ventilation inefficace, combinée à une isolation de mauvaise qualité, produit inévitablement de l’humidité. Tous les éléments d’un logement insalubre sont alors réunis, un cocktail parfait pour la mérule ! Si votre habitation se trouve dans cette situation, faites réaliser rapidement un diagnostic par un expert. 

Comment détecter la présence de mérule ?

Identifier la présence de mérule le plus tôt possible est crucial pour limiter les dégâts. Voici les principaux signes qui doivent vous alerter :

Les signes visibles du champignon

Parmi les signes visibles caractéristiques, on trouve d'abord le mycélium. Il s'agit d'un feutrage blanc à grisâtre qui peut atteindre plusieurs millimètres d'épaisseur et constitue la partie végétative du champignon. On peut également observer les cordonnets, aussi appelés rhizomorphes. Ces filaments brunâtres d'environ 2 à 10 mm de diamètre permettent au champignon de se propager, même à travers les matériaux non ligneux comme la maçonnerie. Enfin, les sporophores sont les organes reproducteurs de la mérule, reconnaissables à leur forme aplatie en coussin et leur couleur rouille à brunâtre. Ils peuvent atteindre plusieurs dizaines de centimètres de diamètre et produisent des spores qui facilitent la propagation du champignon.

Les effets sur le bois

Le bois infesté présente généralement plusieurs caractéristiques distinctives. On observe souvent un aspect cubique dit "en damier" ou "cubique", avec des fissures perpendiculaires qui créent des cubes. Le bois subit également une coloration brune et s'assombrit progressivement à mesure que l'infestation progresse. On constate aussi une perte de masse significative : le bois perd considérablement de son poids et devient cassant. Plus inquiétant encore, on observe une perte de résistance mécanique : même si l'aspect extérieur semble parfois intact, le bois peut avoir perdu jusqu'à 80% de sa résistance mécanique, ce qui représente un danger structurel important.

Les autres indices

Plusieurs autres indices peuvent alerter sur la présence de mérule dans une habitation. On remarque souvent une odeur de champignon caractéristique, avec un parfum de moisi ou de champignon persistant dans certaines pièces. Des déformations inexpliquées constituent également un signal d'alarme : planchers qui s'affaissent, plinthes qui se détachent, portes ou fenêtres qui ne ferment plus correctement. Enfin, la présence de traces d'humidité comme des taches sur les murs ou les plafonds, ou des papiers peints qui se décollent, devrait immédiatement éveiller les soupçons quant à une possible infestation de mérule.

Les différentes manières de traiter la mérule

La prévention reste la meilleure solution pour ne pas créer de source d’humidité favorable au développement de la mérule. Si la propagation du champignon a déjà débuté, missionnez un professionnel pour réaliser un diagnostic. Son rapport indiquera les traitements curatifs nécessaires à réaliser dans les plus brefs délais.

Faire un traitement préventif

Pour éviter toute récidive, des mesures préventives doivent être mises en place :

  • contrôle régulier du taux d'humidité ;
  • ventilation permanente des espaces à risque ;
  • traitement préventif des bois neufs ;
  • vérification périodique de l'absence de fuites ou d'infiltrations.

N’hésitez pas à réaliser ces premiers traitements si vous identifiez certains signes ! Les prix de ces petits travaux et d’un traitement contre l’humidité sont bien moins élevés que le prix d’un traitement curatif…

Réaliser un traitement curatif professionnel

L’intervention d’un expert et d’une entreprise spécialisée est nécessaire pour établir un diagnostic et réaliser des traitements curatifs adaptés. La présence de mérule peut concerner les menuiseries, la toiture, les canalisations ou encore les maçonneries. De fait, plusieurs professionnels peuvent être amenés à intervenir.

Un traitement préalable de l’humidité s’impose systématiquement, peu importe le niveau d’infestation. Ensuite, une entreprise spécialiste du traitement du bois va s'attaquer à la mérule. Le traitement curatif anti-mérule effectué par un professionnel consiste généralement en un assainissement par piquage des murs (injection de fongicide dans le bois et la maçonnerie de l'habitation). Un traitement du bois dégradé voire son remplacement devient nécessaire s’il est de très mauvaise qualité.

Combien coûte un traitement curatif professionnel contre la mérule ?

Le prix du traitement de la mérule varie selon l’étendue et la gravité des dégâts dans chaque pièce. Le fongicide pour traiter la mérule est efficace, mais des travaux considérables sont parfois nécessaires pour appliquer les produits. Les prix pour un traitement contre ce champignon démarrent généralement à 80 euros par m² (1) mais tout dépend des éléments à sauver et de l’ampleur des dégâts. N'hésitez pas à faire réaliser des devis pour avoir une idée de l'étendue du chantier.

Bon à savoir : La mérule ne touche pas le territoire français de la même façon. En raison de leurs conditions climatiques ou de la vétusté de leur parc immobilier, certains départements sont plus affectés. Un arrêté préfectoral détermine alors les communes à risques. Parmi ces départements figurent :

  • l’Aisne ;
  • l’Allier,
  • l’Aube ;
  • les Deux-Sèvres ;
  • le Finistère ;
  • le Jura ;
  • la Moselle ;
  • la Seine-Maritime  ;
  • la Somme.
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Estimez le prix de votre traitement de charpente 

FAQ : Les questions que vous vous posez

Est-il possible de se débarrasser de la mérule ?

La mérule représente un fléau redoutable pour les menuiseries de votre maison. Pour l’éviter, misez sur un traitement préventif. Par exemple, aérer les pièces humides, installer un déshumidificateur, réparer vos fuites d’eau, remplacer vos vieux sanitaires ou encore imperméabiliser votre bois de charpente.

S’il est trop tard, vous aurez besoin de l’intervention d’un professionnel. Après un traitement préalable de l’humidité, il réalisera des travaux d’assainissement par injection de fongicide dans le bois et les maçonneries infestés. 

Comment savoir si on a de la mérule ?

Plusieurs facteurs témoignent de la présence de mérule dans votre logement : 

  • les bois (nus et peints) prennent une couleur brunâtre, se déforment, ramollissent s’effritent, craquent, etc. ;
  • une forte odeur de moisi et d’humidité sont perceptibles ;
  • des filaments en toile d’araignée (le mycélium), de la mousse blanche cotonneuse ou des champignons bruns se répandent dans les recoins sombres et humides ou sur le bois.

Quels sont les premiers signes de la mérule sur le bois ?

Si vous êtes témoins de ces premiers signes, réagissez rapidement :

  • les boiseries du logement gondolent (charpente dans les combles, plinthes dans la chambre, parquet dans le salon) ;
  • le plancher ou un mur se déforment ;
  • des tâches d’humidité apparaissent ;
  • une odeur forte et désagréable d’humidité se fait ressentir.

 

(1) Donnée issue de l’article https://jardinage.lemonde.fr/dossier-1946-traiter-merule.html