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Sommaire

La gestion des déchets d’un chantier tient une dimension essentielle dans tout projet de construction, de rénovation ou de démolition. Dans un contexte de transition énergétique, cette question revêt un enjeu environnemental et économique de taille. Quelles mesures les particuliers doivent-ils prendre pour trier, stocker ou valoriser les déchets ? Ootravaux vous aide à y voir plus clair.

L'essentiel
  • En France, l’élimination des déchets est strictement réglementée : ceux des chantiers ne font pas exception.
  • Dans cette catégorie, il existe 3 grandes familles de déchets : inertes (pierre, céramique, gravats, etc.), non dangereux non inertes (bois, métal, plastique, etc.) et dangereux (peinture, vernis, goudron, etc.).
  • Pour réussir la gestion des déchets, vous devez anticiper l’approvisionnement du chantier, investir dans les bons équipements (benne, camion-benne, sac à gravats) et favoriser l’économie circulaire.
  • Le tri et la valorisation vous permettent non seulement de limiter l’impact environnemental de votre projet, mais aussi de maîtriser votre budget !

Gestion des déchets de chantier : que dit la réglementation ?

En France, l’élimination des déchets est réglementée depuis 1975. Le brûlage, l’enfouissement et la mise en dépôt sauvage sont par exemple strictement interdits, même s’il n’existe pas de contrôles sur les chantiers de particuliers.

Le contexte

Sur le territoire français, le secteur du BTP est responsable de près des ¾ des déchets générés (1). Si la majorité de ces déchets fait partie de la catégorie inerte(brique, béton, tuile, verre, etc.) et ne présente donc pas de risque de pollution, elle représente cependant un important gisement de futures matières premières à valoriser. L’enjeu est double : préserver l’environnement, bien sûr, mais aussi gagner en compétitivité. C’est pourquoi l’Europe a fixé un objectif de 70 % de valorisation des déchets de chantier à l’horizon 2020 (1). 

Aujourd’hui, environ 50 % seulement des déchets sont valorisés dans les chantiers français (1). Il reste encore beaucoup à faire : les nouvelles réglementations permettent d’inscrire le BTP dans une démarche environnementale. Elles encadrent le tri, la collecte, le recyclage et la valorisation de ces déchets.

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Qui est responsable des déchets dans un chantier particulier ?

Le maître d’ouvrage (c’est-à-dire le particulier qui fait réaliser les travaux chez lui) est responsable des déchets. Il doit par conséquent les acheminer vers les différents points de collecte : déchetterie, magasin de bricolage, point ponctuel dans les supermarchés, etc. L’opération est généralement confiée à l’entreprise de travaux qui en assume la responsabilité.

En revanche, pour les produits qui entrent dans le champ d’application de la loi sur la responsabilité élargie du producteur (REP), la responsabilité revient, comme son nom l’indique, au producteur. Comment ça marche ? Lors de l’achat du produit, le client paye une éco-participation, indiquée sur la facture. Dès que le produit arrive en fin de vie, il est acheminé vers un point de collecte et récupéré par un éco-organisme agréé (dans certains cas, l’éco-organisme peut venir récupérer le déchet sur le chantier). C’est cet éco-organisme qui assure la responsabilité du traitement, avec le financement récolté lors de l’acquisition.

Dans le BTP, il existe 5 filières qui entrent dans le champ d’application de la responsabilité élargie du producteur :

  • la REP DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques) ;
  • la REP DEA (déchets d’éléments d’ameublement) ;
  • la REP DDS (déchets diffus spécifiques, c’est-à-dire des déchets ménagers susceptibles de contenir des produits toxiques pour la santé ou l’environnement) ;
  • la REP articles de bricolage et de jardin ;
  • la REP PMCM (produits et matériaux de construction du secteur du bâtiment).

Zoom sur la loi AGEC

Promulguée le 10 février 2020, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (dite loi AGEC) met en place de nouvelles mesures pour améliorer le suivi des déchets générés par les projets de travaux.

Elle rend notamment obligatoire certaines mentions dans les devis liés à des travaux de construction, de rénovation, de démolition et de jardinage :

  • la nature des déchets ;
  • l’estimation du volume des déchets générés au cours du chantier ;
  • les modalités de gestion et d’enlèvement des déchets : tri sur site, collecte séparée, broyage, etc. ;
  • les noms, les coordonnées et les types du ou des points de collecte pour chaque type de déchet ;
  • l’estimation des coûts de traitement : main-d’œuvre, achat ou location de contenants, transport, etc.

Avant de signer le devis, vérifiez bien la présence de ces mentions ! Elles attestent du sérieux de l’entreprise.

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Quels sont les 3 types de déchets dans le BTP et comment les valoriser ?

Dans le secteur du bâtiment, les déchets sont classés selon leur nature et leur dangerosité pour la santé et l’environnement.

Les déchets inertes

Les déchets inertes représentent 76 % des déchets de chantier. Une fois stockés, ces derniers conservent leurs propriétés physico-chimiques. Ils ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne réagissent pas au contact d’autres matières.

Exemple

Pierre naturelle, céramique, béton, tuile, brique, parpaing, gravats, verre, etc.

Ils peuvent être envoyés dans une installation de recyclage, une ISDI (installation de stockage des déchets inertes) ou une décharge de classe 3. Ils peuvent également être valorisés. Par exemple, la terre, le béton et la pierre peuvent être transformés en granulats.

Les déchets non dangereux non inertes

Les déchets non dangereux non inertes composent 21 % des déchets du BTP. Également appelés DIB (déchets industriels banals), ils ne représentent pas de risques de toxicité, de corrosion ou d’explosion.

Exemple

Bois, plastique, métal, plâtre, emballage, isolant, etc.

Ils peuvent être expédiés vers une installation de recyclage, une ISDND (installation de stockage de déchets non dangereux) ou dans une déchetterie de classe 2. Leur valorisation est plus délicate. Elle prend la forme de valorisation énergétique ou de matière. Par exemple, le bois peut être utilisé pour alimenter des chaufferies ou pour créer de la pâte à papier.

Les déchets dangereux

Enfin, les déchets dangereux représentent 3 % des déchets du BTP. En raison de leur caractère dangereux pour la santé ou pour l’environnement, ils nécessitent un traitement particulier.

Exemple

Peinture et vernis, amiante, huiles, goudron, hydrocarbure, pile, plomb, bouteille de gaz, etc.

Ils exigent une attention particulière. Ils doivent être emballés et étiquetés, puis envoyés dans une ISDD (installation de stockage des déchets dangereux). Les produits explosifs doivent quant à eux retourner au fabricant.

Bon A Savoir

Vous retrouverez les installations agréées sur le site de la FFB (fédération française du bâtiment).

Au moment de la collecte de ce type de déchet, un bordereau de déchets dangereux (BSD) est obligatoirement émis au moment. Ce document officiel (CERFA) doit être conservé 5 ans et sera exigé en cas de contrôle.

Gestion des déchets d’un chantier particulier : les bonnes pratiques

Comment réussir la gestion des déchets d’un projet de travaux ? Ootravaux vous présente les pratiques à privilégier.

Anticiper l’approvisionnement du chantier

Pour réussir la gestion des déchets, la 1re étape consiste à anticiper les besoins précis du chantier. Pour cela, il convient de commander la juste quantité de matériaux de construction pour éviter les surplus et de privilégier les produits peu emballés ou qui disposent d’emballages consignés. Ces démarches permettent aussi d’économiser du temps et de l’argent.

Investir dans les bons équipements

Si trier n’est pas obligatoire, cette démarche optimise la valorisation des déchets et de réduire leur coût de gestion.

Voici les équipements incontournables pour trier, stocker et éliminer les déchets :

  • les sacs à déchets : très utiles, ils permettent de séparer différents types de déchets (gravats, plastiques, métaux, etc.). Vous les trouverez en magasin de bricolage ;
  • les bennes et les camions-bennes : ils peuvent être loués auprès d’entreprises de collecte privées ou d’organismes publics type SITCOM. Ils sont utiles en cas de volume important.

Comment choisir la meilleure solution ? Vous devez estimer la quantité de déchets générée par les travaux. La démolition d’une portion de mur de 2,5 x 2,5 m ou le retrait d’une portion de carrelage de 15 m2 est à l’origine d’1 m3 de gravats, en moyenne. Si le volume total de déchets est inférieur à 3 m3, vous pouvez miser sur des sacs et les déposer en déchetterie. Autrement, vous devez envisager la location de bennes ou de camions-bennes.

Favoriser l’économie circulaire

Enfin, la valorisation des déchets est incontournable pour lutter contre l’épuisement des ressources. Les fournisseurs et les entreprises locales doivent être privilégiés pour la reprise des déchets et des surplus de matériaux de construction. Il convient également d’étudier les possibilités de réemploi et de favoriser les solutions à échelle locale afin d’éviter les allers et retours. Les professionnels en charge des travaux pourront vous accompagner dans cette démarche.

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Quel est le prix de la gestion des déchets d’un chantier particulier ?

Comme évoqué, l’éco-participation permet de confier les déchets à un éco-organisme agréé. Cette taxe est payée au moment de l’achat du produit et doit obligatoirement être indiquée sur la facture.

Le prix de la gestion des déchets se limite donc généralement à celui des équipements. Le prix d’un sac à déchets, sac à gravats ou big bag reste très abordable : entre 5 et 75 € en moyenne, selon le volume.

En revanche, la location de bennes et de camions-bennes peut vite devenir coûteuse. Il faut payer non seulement la benne elle-même mais également pour sa rotation (enlèvement de la benne pleine et pose d’une benne vide). En fonction du volume de déchets et de la zone géographique, le prix peut varier entre 200 et 700 € TTC par jour, tout compris. Généralement, un tarif dégressif s’applique si vous louez plus longtemps.

Par ailleurs, prenez garde à l’amiante ! Son évacuation peut faire grimper le prix des travaux. Certaines déchetteries s’en chargent gratuitement, mais dans la majorité des cas il faut confier l’opération à des sociétés privées.

Pour diminuer le prix de l’évacuation des déchets, misez sur le tri et la valorisation. Vous pouvez notamment revendre séparément certains matériaux, comme les câbles en cuivre ou la ferraille (radiateurs, fourrure, etc.), à des entreprises spécialisées (ferrailleur, rachat de métaux, etc.).

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