À l’approche de l’été, une série de mesures locales et une nouvelle interdiction nationale sur la tonte des pelouses viennent chambouler les habitudes des jardiniers amateurs. Entre consignes écologiques, horaires contraignants et amendes possibles, les réactions sont partagées.
Des arrêtés locaux de plus en plus fréquents
Dans de nombreuses communes, la tonte de pelouse est désormais encadrée, voire restreinte à certaines heures ou périodes de l’année. Ces arrêtés municipaux, justifiés par la protection de la biodiversité et la lutte contre les nuisances sonores, visent avant tout à favoriser les insectes pollinisateurs comme les abeilles ou les papillons.
Mais la mesure passe mal auprès de nombreux particuliers, qui y voient une contrainte de plus dans la gestion de leur jardin. Entre les horaires imposés, les interdictions certains jours, et le sentiment de perdre la main sur son propre terrain, l’incompréhension gagne du terrain.
Le retour de « Mai sans tondeuse »
Inspirée du mouvement britannique « No Mow May », la campagne « Mai sans tondeuse » a fait son apparition dans plusieurs villes françaises. Son principe : laisser pousser l’herbe pendant tout le mois de mai pour créer un environnement plus favorable à la faune locale.
Si l’idée séduit une partie de la population, elle pose problème dans certains quartiers où les règles de copropriété imposent un entretien régulier des pelouses. Pour certains, impossible de laisser pousser une prairie au milieu d’un lotissement impeccable, au risque d’attirer les remarques… ou les courriers.
Une nouvelle interdiction nationale dès le 4 juin
À partir du 4 juin 2025, une nouvelle règle s’appliquera dans 26 départements français : interdiction de tondre sa pelouse entre 12h et 16h. Une mesure pensée pour limiter les nuisances en pleine journée, réduire les émissions de moteurs thermiques et préserver un peu de calme lors des heures les plus chaudes.
Certains y voient une mesure logique, d'autres une énième contrainte sur un geste pourtant banal.
Amendes possibles, mais pédagogie privilégiée
Même s’il n’existe pas de loi nationale interdisant la tonte, les communes peuvent appliquer des règlements stricts. En cas de non-respect, les sanctions peuvent aller jusqu’à 135 euros d’amende, voire une mise en demeure en cas de terrain jugé trop négligé.
Pour autant, la plupart des municipalités préfèrent sensibiliser leurs administrés. Certaines distribuent même des panneaux à afficher dans son jardin pour signaler une démarche volontaire, écologique, et éviter les conflits de voisinage.
Un nouveau rapport au jardin
Ces nouvelles règles invitent à repenser la façon dont on entretient son extérieur. La pelouse parfaitement tondue, symbole de rigueur et de propreté, cède peu à peu la place à une approche plus souple, plus respectueuse des écosystèmes. Certains jardiniers adoptent des stratégies mixtes, en laissant une partie de leur terrain évoluer naturellement, tout en conservant des zones plus entretenues.
Ce changement ne fait pas l’unanimité, mais il avance. Et derrière la simple question de la tonte, c’est bien une autre vision du jardin — et de la nature en ville — qui se dessine.