Depuis la fin du mois de septembre, de nombreux habitants constatent une recrudescence des punaises diaboliques sur leurs façades, balcons et terrasses. Cet insecte originaire d’Asie, arrivé en France en 2012, poursuit sa progression à travers le territoire. Elle a désormais été signalée dans 91 départements sur 96, selon les suivis entomologiques les plus récents.
Une espèce qui s’installe durablement
La punaise diabolique (Halyomorpha halys), reconnaissable à son corps brun marbré en forme de bouclier et à ses bandes blanches sur les antennes, s’adapte aisément à nos régions tempérées. D’abord observée en Alsace, elle s’est rapidement répandue vers le sud et l’ouest du pays. Entre 2018 et 2024, les signalements enregistrés ont été multipliés par dix. La période critique s’étend de septembre à novembre, quand l’insecte cherche un abri pour hiverner.
Des foyers urbains touchés
Dans les grandes villes, les témoignages se multiplient. À Saint-Maur-des-Fossés, en région parisienne, Arthur, 29 ans, raconte :
« J'en retrouve chaque jour dans mon salon et sur ma terrasse. Elles restent immobiles la journée et se collent sur les vitres le soir. On se sent un peu envahi, c'est assez désagréable... »
Comme Arthur, de nombreux particuliers s'inquiètent ou sont dérangés par sa présence. Pourtant, la punaise diabolique est totalement inoffensive : contrairement aux punaises de lit, elle ne pique pas et ne se nourrit pas de sang.
Un danger pour les vergers
Le vrai problème est ailleurs et se situe surtout dans les champs et les vergers. Polyphage, cette punaise se nourrit de la sève de plus de 100 plantes. En piquant les fruits, elle provoque déformations et taches, rendant les récoltes invendables.
Les noisetiers sont particulièrement vulnérables, avec jusqu’à 30 % de pertes observées dans certaines exploitations l’an dernier. Les pommes, poires, tomates et kiwis ne sont pas épargnés. Dans plusieurs vergers du sud-ouest, les producteurs ont signalé une hausse de 20 à 25 % des dégâts en 2025.
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Pourquoi elle entre dans nos maisons ?
Quand les températures chutent, la punaise diabolique cherche à hiverner dans des endroits secs et tempérés : greniers, volets, garages ou abris de jardin. Certaines maisons semblent plus attractives que d’autres, sans explication claire. Les chercheurs évoquent des facteurs liés à la luminosité et à la couleur des façades. Les odeurs de bois, de colle ou de peinture pourraient aussi jouer un rôle.
Comment réagir ?
Aucune panique à avoir : ces insectes dérangent, mais ne présentent aucun danger sanitaire. Quelques gestes suffisent à les éloigner :
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Ne pas les écraser : elles dégagent une odeur tenace.
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Les aspirer puis placer le sac au congélateur 48 h avant de le jeter.
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Installer des moustiquaires sur les fenêtres et colmater les fissures autour des cadres et des portes.
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Fermer les volets le soir, surtout si les lumières intérieures attirent les insectes.
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Nettoyer régulièrement les rebords de fenêtres et les volets, notamment à l’automne.
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En complément, certaines huiles essentielles (menthe poivrée, clou de girofle) peuvent servir de répulsif naturel.
Une expansion qui pourrait s’accélérer
La punaise diabolique s’impose aujourd’hui comme un nuisible durable et difficile à contenir en France. Sa progression rapide inquiète riverains et agriculteurs, notamment à l’approche de l’hiver. Bien qu’inoffensive pour l’homme, elle menace vergers et cultures, obligeant à renforcer la surveillance et à adapter les mesures de prévention afin de limiter son impact grandissant sur les écosystèmes et les productions agricoles. De plus, en cherchant un abri pour hiverner, elles finissent par s'introduire dans les maisons et peuvent susciter inquiétude et dérangement.