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Votre maison présente des fissures sur la façade ? Vos cloisons se lézardent sans raison apparente ? Si vous habitez dans l'un des 11 départements concernés, une nouvelle aide financière expérimentale pourrait vous intéresser. Dès octobre 2025, le gouvernement lance un dispositif inédit pour soutenir les propriétaires confrontés aux dégâts liés au retrait-gonflement des sols argileux. Ce phénomène, que vous connaissez peut-être sans le nommer, fragilise des millions de maisons en France à cause des cycles de sécheresse et de réhydratation des sols.

Comprendre le phénomène des sols argileux

Le retrait-gonflement des argiles est un phénomène naturel. Les sols argileux se comportent comme une éponge : ils se dilatent lorsqu’ils absorbent l’eau et se rétractent lors des périodes sèches. Ces changements de volume peuvent être spectaculaires, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), et provoquent des mouvements de terrain qui menacent directement les bâtiments construits dessus. Les conséquences sont visibles : façades qui se lézardent, terrasses ou garages qui se détachent de la maison, portes et fenêtres qui se déforment, cloisons qui se disloquent. Au Mans, un propriétaire témoigne avoir dû installer quatre étais pour soutenir son plafond, sans parvenir à stopper l’apparition de nouvelles fissures.

Le phénomène s’accélère avec le changement climatique. Les alternances de sécheresses intenses et de réhydratations fragilisent chaque année des milliers de maisons individuelles. Selon la plateforme publique Géorisques, près de 48 % du territoire français se trouve aujourd’hui en zone d’exposition moyenne ou forte, ce qui représente environ 10 millions de maisons individuelles concernées.

Quels sont les onze départements pilotes concernés ?

L’expérimentation sera menée dans 11 départements :

  • Allier,
  • Alpes-de-Haute-Provence,
  • Dordogne,
  • Gers,
  • Indre,
  • Lot-et-Garonne,
  • Meurthe-et-Moselle,
  • Nord,
  • Puy-de-Dôme,
  • Tarn,
  • Tarn-et-Garonne.

Ces territoires ont été retenus en raison de leur forte exposition et de la fréquence des sinistres.

Pouvez-vous bénéficier de l’aide ?

L’aide s’adresse aux propriétaires occupants leur résidence principale située en zone à fort risque. Pour être éligibles, les maisons doivent compter jusqu’à deux logements et être assurées. Les ménages doivent aussi respecter des plafonds de ressources, fixés par décret et arrêté du 6 septembre 2025.

Comment fonctionne le dispositif ?

Le dispositif repose sur deux étapes distinctes :

  • Phase études : un diagnostic de vulnérabilité est financé à hauteur de 90 %, dans la limite de 2 000 €.

  • Phase travaux : l’accompagnement et la maîtrise d’œuvre peuvent aussi être pris en charge à 90 % (plafond de 2 000 €). Les travaux préventifs bénéficient d’une subvention allant jusqu’à 80 %, dans la limite de 15 000 € de dépenses éligibles.

Chaque propriétaire ne pourra déposer qu’un seul dossier par phase et par logement. Les demandes devront être faites via la plateforme Démarches simplifiées à partir d’octobre.

Un fonds expérimental pour la prévention

L’État a doté ce dispositif d’un fonds de 30 millions d’euros prévu par la loi de finances 2025. L’objectif est de tester l’efficacité de la prévention et de récolter des données sur le terrain, avant une éventuelle généralisation. Le gouvernement rappelle que les coûts liés au retrait-gonflement des argiles représentent 70 % des indemnisations “catastrophes naturelles” sur les bâtiments ces cinq dernières années.

Une approche complémentaire à l’indemnisation

Jusqu’ici, la réparation des dégâts passait par le régime des catastrophes naturelles, avec de nombreuses procédures longues et parfois rejetées. Avec cette nouvelle aide, l’État cherche à agir avant l’apparition des fissures, en renforçant la prévention dans les zones les plus exposées.

Quels autres dispositifs existent déjà ?

L’expérimentation s’ajoute à des règles déjà en vigueur. Depuis 2018, les vendeurs et propriétaires situés en zone d’exposition moyenne ou forte doivent réaliser un diagnostic de sol avant toute vente de terrain constructible, ainsi qu’une étude géotechnique avant toute construction neuve. Des consignes spécifiques de construction sont aussi prévues dans les zones concernées. 

Côté réparation, une fois les fissures apparues, les propriétaires peuvent solliciter le régime des catastrophes naturelles. Mais cette indemnisation n’est possible que si la commune obtient la reconnaissance officielle de l’état de catastrophe. Or, de nombreuses demandes restent sans suite, ce qui laisse des sinistrés sans recours. 

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